12 Easy Waltzes

Le titre ne ment pas : le spectacle est facile – de cette aisance apparente qu’arbore la valse avant qu’on s’y essaie soi-même… Douze morceaux rythment la ronde. Surprises et humour au menu, un zeste de kitsch, de l’inattendu. Le minimalisme revendiqué, la brièveté, l’enchaînement des figures comme autant de saynètes confèrent à 12 Easy Waltzes une fraîcheur qui n’efface pas l’ivresse du tourbillon.

Un grand cercle tracé au sol pour mieux tournoyer, des pas de valses qui se tricotent et détricotent dans tous le sens, à l’endroit ou à l’envers, avec ou sans partenaire, les mille temps du mouvement se déclinent avec une élégance faussement imperturbable. Le vertige n’est pas loin.

De Will Tura à Christophe en passant par Simon & Garfunkel & le Velvet Underground pour un superbe «I’m sticking with you» où leurs deux corps se supportent littéralement l’un l’autre, le duo explore toutes les facettes d’une danse de couple, ce «plaisir démodé» qui retrouve ainsi une nouvelle jeunesse. Avec une légèreté et un humour qui n’excluent nullement un véritable engagement physique

Rapides, lentes, les pas de ces «Easy Waltzes» ne sont faciles qu’en apparence, et la maîtrise du mou- vement force le respect. Epuré, le gest est précis. En duo ou en solo, kitsch et déroutante, la rondeur des foulées enivre et vivifie. Clin d’oeil humoristique, une valse dansée de la tête et des yeux. Performance et fantaisie, un mariage expérimental intéressant.»

Le minimalisme revendiqué, la brièveté, l’enchaînement des figures comme autant de saynètes confèrent à 12 Eay Waltzes une fraîcheur qui n’efface pas l’ivresse du tourbillon…

Ça tourne, ça tourne, ça tourne. Lentement en marchant, vite en courant, à petits pas, à grande enjam- bée, enlacé ou seul, parfois avec les pieds, parfois avec les yeux, le spectacle 12 Easy Waltzes, de et avec la chorégraphe belge Michèle Anne De Mey, est un tourbillon. Epurées et minimales, ces “valses faciles”, interprétées en compagnie de Grégory Grosjean, évoquent toutes le plaisir. Celui que l’on éprouve à danser, avec l’ivresse du mouvement qui continue quand la danse s’arrête, comme celui que l’on éprouve assis à regarder les autres danser. Populaires, les musiques de Christophe, de Jacques Brel ou encore du Velvet Underground, accom- pagnent avec tendresse le spectacle de leurs souffles.

On entre avec un grand boheur dans ce florilège de valses concocté par la compagnie Charleroi/ Danses. Où l’on voit sur la scène du théâtre de la Bastille à Paris la chorégraphie et danseuse Michèle Anne De Mey et son partenaire danseur Grégory Grosjean entrer dans cette danse archi connue et pourtant toujours surprenante. Qu’elle soit à 3 ou 4 temps, musette ou pop-rock, ethnique ou électronique, De Mey et Grosjean ne font pas que tourner sur la piste en suivant un grand cercle. Ils apportent des couleurs et des vocabulaires supplémentaires, de l’humour et aussi de la nostalgie, que ce soit sur les paroles d’un «Oranger sur le sol ilandais» chanté par Bourvil, d’«Aline» de Christophe ou sur une ballade de Simon & Garfunkel. Douze valses pas si «easy» que ça à danser. Mais tellement belles à regarder en moins d’une heure.